Laura Garcia Vitoria

Territorios del conocimiento/Territoires de la connaissance Sociedad del conocimiento/Société de la connaissance : les regards sur l'identité personnelle et professionnelle dans la société de la connaissance

1/23/2008

Le label Territoire de Demain

1/19/2008

La communauté de connaissance et d’innovation de Yangpu (Shanghai)

Un frère des CENT en Chine

La communauté de connaissance et d’innovation de Yangpu caractérise un quartier où sont destinées à se regrouper des activités publiques d’échanges culturels et des industries intensives en connaissance. Son histoire est récente et remonte à avril 2003 et à l’organisation de journées comme celle de Privas sur le thème “Revitaliser la ville au travers de la science et de la technologie”. Y prit corps l’idée de constitution d’une zone de la connaissance et de l’innovation au cœur de laquelle se trouverait positionnée l’Université de Fudan et où devait se développer en même temps la constitution d’une KIC (Knowledge & Innovation Community), d’une communauté d’initiative et de connaissance.
Le regroupement était simple : comme pour les CENT (même si naturellement le contexte était en l’occurrence totalement urbain), elle se basait sur le regroupement dans le cadre du district de Yangpu de toutes les ressources disponibles dans le domaine des sciences éducatives, des humanités et de l’écologie. Le concept qui fut développé - dit des “trois zones” - amenait à créer aux côtés de l’espace destiné à cette communauté une zone académique et un campus technologique, de manière à être pour Shanghai une vraie source de savoir et d’innovation.
Le village de la Communauté, à l’ouest de la grande place, développe une architecture qui se veut délibérément créative et à échelle humaine aux côtés de jardins. Relié aux espaces universitaires, il abrite cafés et maisons de thé, galeries d’art et librairies et bien sûr diverses boutiques pour la vie au quotidien.
La communauté de connaissance et d’innovation développe en outre de multiples ambitions en matière de promotion de l’entrepreneuriat, de l’éducation, de la technologie et de l’incubation d’entreprises. Le projet en fait une communauté multifonctionnelle où les individus peuvent vivre, travailler et surtout interagir et innover. De manière à encourager au maximum les flux et échanges d’idées, elle a contribué à ce que soient développées les infrastructures les plus sophistiquées pour ses résidents.De manière aussi à assurer de la sorte innovation et croissance, c’est tout un écosystème qui a été conçu en vue de démultiplier les synergies entre les ressources d’universités de haut niveau, d’institutions de recherches et des fonds de financement nationaux et internationaux, des entreprises high tech et des services des collectivités territoriales. Cet écosystème de la communauté n’a pas seulement pour objet d’assurer le développement des entreprises, mais également de créer une véritable plate-forme pour chacun de ses membres afin qu’il puisse développer au mieux ses idées et ses travaux.
Bénéficiant de tout un siècle de culture universitaire et industrielle, la communauté regroupe les avantages de la diversité, de la centralité, d’organisations éducatives clairement situées au premier rang à l’échelle internationale, d’associations et de centres de recherche et développement et naturellement de structures de capital risque de manière à pouvoir développer à toutes les échelles firmes hautement technologiques et entreprises basées sur la connaissance.


Ceci encourage les industries à élaborer des chaînes d’industries basées sur la connaissance et d’innovations basées sur la connaissance, ceci à travers des supports interactifs étroitement reliés et rassemblant les ressources informationnelles disponibles. La “Tech Zone” a ainsi attiré un centre de recherche et développement d’Oracle et eBao Tech Corporations pour conduire leurs recherches en matière logicielle et de technologies de mise en réseau. De même en est-il des universités californiennes au travers d’un centre de formation et naturellement de l’Université de Fudan pour établir un incubateur dans le domaine des études relatives aux média et au journalisme.


Pour faciliter l’attractivité en matière commerciale et surtout l’investissement direct étranger la communauté, le gouvernement de Shanghai a supporté l’initiative au travers de ressources financières qui lui furent directement allouées - un comité de gestion de la communauté inclut d’ailleurs des responsables du gouvernement de Yangpu -.
Tout ce territoire veut assurer tout à la fois le développement d’un environnement créatif et favorable à l’innovation et d’interactions entre elle-même et les universités, la commercialisation des résultats de la recherché scientifique, le développement de conglomérats industriels et de services d’agences technologiques, l’élaboration aussi de services culturels. Son objectif est clairement de devenir en la matière une référence internationale et de haut niveau.
Le concept de design en matière de distribution spatiale est le suivant : les 16 kilomètres carrés à l’ouest qui accueillent la zone de connaissance et d’innovation voient la communauté constituer le hub central et l’axe éducatif porté par de nombreuses institutions (Université Fudan, Université Tongji, Université des Finances et de l’Economie de Shanghai, Institut des Sports de Shanghai…). Neuf autres kilomètres carrés à l’Est accueillent notamment l’Université de Shanghai pour la Science et la Technologie. Les deux zones sont reliées sur cinq kilomètres par un corridor des entreprises.


Le plan de développement place la zone de connaissance et d’innovation au cœur du futur développement du district et la met donc en position de diffuser toute une méthodologie du développement économique, en matière aussi bien de développement personnel et éducatif, de recherche et d’innovation que de création - aux côtés des industries déjà existantes - d’entreprises dans l’électronique, les technologies de la communication, les biotechnologies… Le plan environnemental s’avère lui aussi extrêmement ambitieux au travers de mesures de protection, mais également de la constitution d’espaces ouverts et attractifs (jardins, zones plantées) articulant les trois zones. Dans le sud du district, s’est développée une aire de services commerciaux (Wujiaochang), qui font passer le territoire d’une zone industrielle à un centre constitué de services commerciaux.Au centre de la zone de connaissance et d’innovation, se trouve le hub de la communauté avec sa tripartition - la zone académique, le Tech Campus et la zone proprement dite de la communauté -, une tripartition qui crée un amalgame spatial largement bénéficiaire pour tous les résidents et leur environnement. Le concept central du développement territorial se trouve basé sur l’intégration de ces trois zones. La zone académique tout d’abord est chargée de créer tout un flux de talents entrepreneuriaux, de projets innovants et d’expertise technologique, supportant le développement économique et social du territoire.Le “Tech Campus” a pour objectif, quant à lui, d’être le principal espace de travail pour les entreprises, les habitants de la zone, les enseignants et étudiants de l’université, conduisant ainsi une bonne partie du développement économique.La zone, enfin, dédiée à la communauté constitue un véritable hub de services publics pour la zone académique aussi bien que pour le Tech Campus, ceci au travers notamment de résidences confortables, des possibilités de distraction et une atmosphère prompte à la socialisation. Il s’agit d’une communauté intellectuelle qui doit parfaitement répondre aux besoins en matière de travail et de mode de vie des étudiants et professeurs de l’université, ainsi que des travailleurs du savoir impliqués dans la R&D.Dans la partie septentrionale du district enfin, l’objectif est d’harmoniser recherche technologique, le commerce et les services de gestion et d’y créer là encore de vraies synergies.La gestion administrative de manière générale a pour objectif d’harmoniser et de co-ordonner les ressources, de construire une plate-forme pour attirer les investissements, de développer de nouveaux horizons de recherche et d’industrialisation, de recherche de capitaux et de talents, de protection des droits intellectuels, de rapide construction d’une communauté numérique et de services de promotion.


Les cinq missions de la communauté sont les suivantes.Celle d’abord d’aider les universités dans leur croissance locale et internationale, d’en développer les possibilités de recherche et de collaboration, de manière à faire de l’ensemble de la zone un espace non commercial et largement dédié à la transmission de connaissances.Celle ensuite d’établir le Tech Park et ses thématiques académiques autour des universités, de développer la formation des divers acteurs, d’actualiser les résultats de la recherche scientifique et technologique et, de manière générale, à développer les industries intensives en connaissances.Celle de créer un modèle intégré de l’enseignement, de la recherche et du développement des entreprises, de manière à amener ces divers secteurs à travailler ensemble, de mettre donc fin aux barrières - tangibles et intangibles - entre l’université et les territoires urbains, d’améliorer le logement autour des universités et de former une vraie communauté de chercheurs.Celle d’assurer l’intégration des trois zones au travers du trafic et du paysage offert par l’espace public, avec notamment la circulation des deux roues, des transports publics, le réseau d’information au public, le système paysager et la mise en évidence de signes culturels forts.Celle de construire enfin et surtout autour des universités une communauté humaine basée sur la connaissance, de l’établir au centre même de l’aire ainsi crée et d’en faire la quintessence de la société de demain.
Pour ce qui est du calendrier, le hub formé par la communauté a été largement développé en 2007 de manière à être achevé dès 2010, le campus de l’université Fudan sera quant à lui achevé dès 2008, de même que l’expansion de l’université Tongji, de l’université de Shanghai pour l’économie et les finances d’une part, pour les sciences et les technologies d’autre part. Des ateliers technologiques vont également être achevés pour le Tech park des universités et le parc Fudan de la finance et de l’innovation. Les autorités locales se sont enfin engagées depuis 2006 à aider le développement du Parc logiciel, celui de la propriété intellectuelle, ainsi que tout le parc scientifique et technologique de la New Jiangwan City International University.
Un grand nombre de projets de construction ont d’ores et déjà pu être menés à bien, de même qu’en matière d’infrastructures publiques. Les routes Zhou Jia Zui et Song Hu ont été améliorées de manière significative. Les tunnels Da Lian et Xiang Yin d’une part et la ligne centrale de la section de Yangpu d’autre part ont été partiellement complétés et ouverts. Alors même que la ligne 4 est achevée et que la ligne 8 ouvrir, la nouvelle la ligne 10 du métro va voir débuter les travaux dès 2009.

Cette démarche, on le voit, s’avère aussi révolutionnaire que celle des CENT. Des entreprises comme Siemens, KFC et Auchan auront leurs quartiers généraux régionaux ici. Baidu, le moteur de recherche chinois bien connu, s’y installe également. KIC Tech Park, au nord de la KIC Plaza, s’apprête ainsi à jouer un rôle mondial de premier plan. Elle s’apprête à devenir une grande communauté numérique et surtout à servir de référence pour le développement futur de villes en Chine. Tout se prête à un jumelage Privas - Yangpu que nous pourrons, je l’espère, construire dès 2008 et pour lequel nos amis chinois se sont déclarés prêts à nous accompagner, comme c’est le cas pour l’adresse à Pékin dont dispose dès aujourd’hui notre Fondation.

La Place de la communauté de connaissance et d'innovation

La communauté de Connaissance et d'Innovation de la Fondation des Territoires de Demain


1/13/2008

Quand prenez-vous vos pauses-savoir?


Des pauses en vidéo


C’est une belle histoire, du moins jusqu’à présent… En juin 2006, Peter Hopkins, diplômé de Harvard, comme le raconte un récent article du New York Times, présente à l’économiste Lawrence H. Summers, ancien secrétaire au Trésor, l’idée qu’il avait développée avec son amie Victoria Brown: créer un site web qui pourrait devenir tout à la fois le «You Tube et le Facebook des intellectuels». Ce «You Tube des idées» s’appellerait Big Think (www.bigthink.com) dans lequel Lawrence Summers décida un an après d’intervenir dans le financement, avec pour objectif donc un nouveau site de vidéos, présentant les avis des grands esprits du monde politique, académique, scientifique ou des affaires: offrir donc aux utilisateurs des “pauses savoir” en vidéo. Une démarche caractéristique des initiatives indispensables à un réel développement d’une société de la connaissance.

Ses investisseurs sont Peter Thiel, l’un des grands noms du capital risque de la Silicon Valley et co-fondateur de PayPal - le site par excellence du paiement en ligne - et donc Larry Summers, également ancien président d’Harvard. Chaque vidéo présente une célébrité intellectuelle répondant à une simple question entre trois et cinq minutes. BigThink a été lancé avec 2000 clips de 85 présentations. Avec ses 2000 clips, il devrait se remplir rapidement. Le fondateur souligne que cent autres heures de vidéo sont en cours de montage et qu’une séquence d’entretiens quotidiens est programmée pour bientôt. Il existe certes des intellectuels qui ne sont pas forcément faits pour ce genre d’exercice, mais le design est réussi. Surtout, les spectateurs peuvent voter sur ces vidéos, entamer un débat et exprimer leurs opinions, au travers de commentaires et de suggestions: des questions seront aussi acceptées prochainement sous la forme de vidéo, audio ou de texte. Les demandes n’apparaissent que sous forme textuelle au bas de l’image, une démarche qui, à l’usage, apparaît particulièrement pertinente: tout doit être au service des idées, des analyses et des savoirs, le reste importe peu.

Ces entretiens recouvrent une grande quantité de domaines, du droit aux questions économiques, ils sont souvent réellement faits pour engager des débats sur des thèmes d’actualité, mettant néanmoins ici en scène de vraies expertises, de vrais savoirs et non le bavardage insensé que l’on nous assène aujourd’hui de toutes part sur des sites qui se pensent libérés de toute validation scientifique. Les applications proches de Facebook apportent la dimension de réseaux sociaux compétents et informés, où notamment étudiants et diplômés pourront trouver de véritables sources fiables et non des textes que tout à chacun s’estime en droit de rédiger. Il est particulièrement intéressant à cet égard de voir Peter Hopkins invoquer à cette fin John Locke et John Stuart Mill: tout un programme que nous appelons universitaires et scientifiques à reprendre pour assurer en la matière un vrai destin à la francophonie!

Bigthink rejoint en tout cas d’autres acteurs précurseurs tels que Fora.Tv qui, elle aussi, rassemble des vidéos d’intellectuels, politiciens et hommes d’affaires. Il accompagne aussi tout un courant formé d’initiatives multiples dont la moindre n’est pas celle de Google.

Googlepedia s'appellera "Knol"

Le dernier billet du blog officiel de Google annonce en effet le lancement tant attendu d'une version béta de "knol". Google depuis 2004 s'est lancé dans la bataille de la connaissance avec d’abord le projet GoogleBooks qui concerna déjà une connaissance "labellisée", "inscrite", faisant autorité et disposant d'auteurs. Aujourd’hui, "Knol" - contraction bien sûr de "Knowledge" - se veut un service encyclopédique dépassant là aussi les concepts d’espaces fourre-tout trituré par tout à chacun: «Notre but, est-il souligné, est d'encourager les personnes qui connaissent bien un sujet à écrire un article de référence»: un "knol" sur un sujet particulier a vocation à être, est-il encore dit, la première chose que doit lire quelqu'un qui cherche quelque chose à ce sujet sur le web en matière de concepts scientifiques, information médicale, histoire, géographie et tous produits informationnels». Il s’agira donc d’une page web pour laquelle Google fournira les outils faciles à utiliser de création et d'édition et hébergera gratuitement les contenus. Il est tout particulièrement important de constater que les knols incluront surtout des références bibliographiques et des liens vers des informations complémentaires. Il s’agit par ailleurs de «mettre les auteurs sur le devant de la scène», même si pourront naturellement être proposés commentaires, questions et surtout contenus additionnels et si tout le monde pourra voter pour un «knol» ou donner ses impressions. Par ailleurs, il y aura plusieurs Knol en concurrence sur un même sujet. On n'interviendra enfin pas sur les contenus, le contrôle en «restera aux mains des auteurs»: «nous pensons que savoir qui a écrit un article aidera de manière significative les usagers à faire un meilleur usage du web». Sera désigné un seul auteur par article qui sera signé.

Un vrai modèle économique est également tracé: «Au bon vouloir de l'auteur, un "knol" pourra inclure de la publicité. Google lui reversera alors une part substantielle de ces revenus publicitaires». Celle-ci devrait être supérieure à celle traditionnellement reversée via les offres publicitaires standarts.

On a pu souligner que Knoll choisit de la sorte une démarche proche du projet initial de wikipedia - Nupedia - avec des sujets autorisés et reposant sur des experts (on sait notamment que Larry Sanger n’a pas su mobiliser notamment les bonnes expertises), tout comme tous les projets les plus sérieux, tels que Véropédia et surtout Citizendium. Beaucoup de commentateurs l’ont souligné avec pertinence: Google sait une fois de plus répondre aux attentes de ses utilisateurs en matière de projet encyclopédique et de référentiels de savoir.

D’aucuns ont pu évoquer la genèse d'une «nouvelle forme d'encyclopédisme», alors même que les mutations de nos écosystèmes culturels sont bien plus exigeants au travers de nouveaux rapports aux savoirs, à leur structuration et surtout à leur déploiement, imposant parfois il est vrai de nouveaux dilemmes par exemple entre autorité et notoriété! Notons en réalité un aspect moins évoqué: celui de convergences avec de nouveaux types de supports: Google et Matsushita ont ainsi annoncé un partenariat pour proposer les services du premier sur les téléviseurs du second. La convergence des supports devrait se concrétiser dès le premier semestre 2008 - où les premiers téléviseurs devraient être sur le marché nord-américain - avec le lancement du téléviseur Viera de Panasonic. Capables de se connecter à Internet, ces téléviseurs permettront d’afficher des services web de Google comme la plateforme YouTube ou le service de photos Picasa. Bientôt sur le marché des mobiles avec androïd, Google se lance donc sur le marché de la télévision. En s’associant au groupe Matsushita (propriétaire de Panasonic et JVC), Google rendra ses services disponibles sur la gamme Viera de Panasonic, capable de se connecter à Internet, par le biais d’une interface de navigation spécifique, grâce à la technologie «Viera Cast» et d’afficher des services web comme… Knol (AOL et Yahoo ont d’ailleurs annoncé un accord du même type avec Sony et Samsung lancera prochainement des téléviseurs connectés, dotés d’une interface similaire).

Références à l’histoire et usages linguistiques de Wikilengua à Herodote.net


Au départ du site Herodote.net, c’est une autre histoire encore de références à des savoirs au travers de l’échange de mails entre amis : celle d’un passionné d'histoire et ancien journaliste, André Larané, qui - comme l’évoque un article du Monde - agrémente ses courriers électroniques quotidiens d'un rappel des événements du passé qui se sont produits le même jour. Entre 15 000 et 20 000 internautes visitent chaque jour ce site qui compte 35 000 abonnés à sa newsletter et quelque 4 000 adhérents payants, un site où l’on peut consulter plus de 2 000 articles, 200 dossiers thématiques, des centaines d'illustrations, de cartes, et de documents multimédia, avec bien évidemment des biographies, des citations, des commémorations... Le créateur du site met les faits en perspective et s’efforce d’éclairer les événements à la lumière de l'histoire. Il s'appuie aussi sur une petite équipe de professeurs francophones et de collaborateurs extérieurs. Le journal souligne que «si les internautes peuvent réagir aux articles, M. Larané n'a en revanche pas cédé aux sirènes du Web 2.0 et de l'Internet participatif»: «Les internautes nous proposent des articles, mais ce n'est pas facile de trouver des personnes fiables ». Ici, point de publicité : quatre mille internautes ont adhéré à la zone payante : pour douze euros par an, ils deviennent des "amis d'Hérodote" et peuvent avoir accès notamment à des documents mutimédia. Herodote.net est aujourd’hui disponible sur les téléphones portables et les assistants personnels, s’engageant ainsi sur les voies de nouvelles formes de tourisme de la mémoire que nous avons par ailleurs préconisé.

La «Fundación del Español Urgente» (Fondation BBVA) et l’Université Autonome de Madrid lancent quant à elles une encyclopédie collaborative spécifiquement consacrée à la langue espagnole et qui entend se consacrer à résoudre tous les doutes possibles quant à son usage. El Pais souligne dans un autre article récent que se mobilisent à cette fin, au travers d’une participation concrète à cette initiative, auteurs, traducteurs, éditeurs, linguistes, correcteurs, mais aussi professeurs, étudiants et journalistes et de manière générale toutes personnes individuellement ou comme membre d’une entité collective intéressées par la langue espagnole et désireux de valoriser et partager leurs savoirs en ce domaine.
Le président de la Fondation BBVA et directeur de l’Académie Royale Espagnole insiste sur le fait que ce site web ne prétend se substituer à aucune institution ou encyclopédie. Et là encore, une équipe d’experts garantira la prétention à l’objectivité du projet; à cette fin, les dates et heures des dernières révisions seront naturellement indiquées. Le recteur de l’UAM (Université Autonome de Madrid), souligne que son institution collaborera par ailleurs à la supervision et l’incorporation de mots nouveaux, et ceci au travers d’un astucieux programme de suivi des pratiques d’écriture des étudiants. Une invitation évidente à la participation de toutes les autres universités du monde hispanophone…

Vers une décennie d’évolutions technologiques décisives pour l’économie du savoir

Bill Gates a, dans son introduction de l’édition 2008 du CES de Las Vegas, annoncé une nouvelle décennie d'évolutions technologiques encore plus rapide que la précédente. «La première décennie numérique a été un énorme succès. Mais ce n'est qu'un début : rien n'empêche que nous allions encore plus vite et encore plus loin durant la deuxième», a-t-il dit. Selon lui, si le clavier et la souris ont marqué la première décennie numérique, la deuxième sera dominée par les «interfaces naturelles». Et, pourrait-on ajouter sans donc trop de risque d’erreurs, aux savoirs auxquels elles vont nous donner accès.

El imperio de la inteligencia: el Japón como sociedad del conocimiento

En français

Esta formulación nos ha sido sugerida por una reciente obra publicada bajo la dirección de Jean-François Sabouret: «El imperio de la inteligencia», publicada al final del año pasado en la editorial del CNRS. En dicha publicación Alain-Marc Rieu en su último capítulo analiza «el Japón como sociedad del conocimiento».
Profesor en Lyon, y autor de una precedente publicación sobre «Saber y poder en la modernización del Japón» Rieu, desea así mostrar que en Japón este fenómeno es más amplio y profundo de lo que se entiende comúnmente por «economía del conocimiento». Un territorio debe saber evaluar la «situación epistémica» en la que se encuentra. Hace de ello un cuarto de siglo, señala el autor, el Japón supo instalar un dispositivo institucional, de métodos y organismos que le permitieron transformar los conocimientos disponibles en una tecnología genérica, en nuevas industrias y nuevos productos. Se encontraba de ese modo más avanzado que la casi totalidad de los demás países. En efecto, no se focalizaba en la producción de conocimientos sino en su asimilación y en su adquisición: Japón instaló así una verdadera máquina para innovar! Paradojamente, algunas regiones más intensamente productivas de conocimientos no supieron evaluar la “situación epistémica” en la que se encontraban. ¿Lo saben verdaderamente hoy en día?
En donde se habla de kagakugijutsu!
Jean-François Sabouret dirige la Red Asia, prefiguración del Instituto de Mundos Asiáticos a través notablemente de «MedAsiaNet». Lo recuerda redundantemente: no hay en el horizonte cultural japonés la misma diferenciación que en Occidente entre espíteme y techne. Se habla así comúnmente de «ciencia tecnológica, de «kagakugijutsu»: “comprender el mecanismo de un objeto y a partir de ahí acceder a las ideas que han presidido a su creación es muy importante para un japonés, tanto o más que (al contrario del occidental), instalarse en el “cielo de ideas” y “decir el mundo” y a partir de ahí descender, de alguna manera, al mundo de las aplicaciones y de lo tangible.
Un «homo technophilus» en cierto modo... el territorio japonés se construyó de ese modo como «plata-forma de creación y de explotación del conocimiento» y su vivencia como “una cultura de lo efímero y de lo transitorio”. Esta necesidad de poner en tela de juicio todo lo material ha conducido incontestablemente a una verdadera declinación temporal de lo efímero según la transición de las estaciones de las que se sabe que forman parte de los eventos más esperados de una población, incluso ampliamente urbanizada, hasta el punto que una superficie de venta japonesa cuenta con 90 fechas para las promociones particulares esenciales según el calendario. Una rítmica temporal de la que podemos pensar que es relativamente favorable a la gestión y a la estructuración de saberes – el debate está abierto! - El keitai denwa, apéndice del Nippo-sapiens
Conocemos el seguimiento de las innovaciones japonesas a las que se dedica regularmente Karine Poupée, artículos a los que nos hemos referido a menudo en nuestros escritos, su análisis de la génesis del teléfono móvil como “llave de oro”, «portera», ver «asistente de vida» de los japoneses ilustran particularmente bien tales mecanismos, pero también las ambiciones y los retos que traducen: todo ello no hace más que confirmar naturalmente los análisis evocados precedentemente.
La transformación a partir de los años 1980 del papel, del estatuto y de la organización del saber en las sociedades industriales, si es esencial al Japón, sigue estando omnipresente hoy en día por ejemplo en la reflexión sobre el posicionamiento actual y futuro de la china en esta evolución, y ello a través sobretodo de sus raíces confucianas. Un secreto de Asia en relación al de Ocidente tal como lo analiza en sus paradigmas de creencia y de pensamiento David Cosandey al que nos referíamos precedentemente? Un análisis en todo caso donde la sociología tendrá el lugar que le confiere la geografía.
¿En realidad, tal enunciado no es en sí mismo una imagen de la profunda ruptura que manifiestan nuestras nuevas percepciones de una economía y de una sociedad basada en el saber?

Una nueva apuesta esencial para la economía del saber

La capacidad de reconocer y extraer texto en las imágenes

En français

Un avance tecnológico muy significativo en el campo de la investigación acaba de ser confirmado. La capacidad de reconocer y extraer texto en las imágenes, que ARENOTECH evocaba en el seno de los debates de Ruraltic al final del mes de agosto, ha sido confirmada recientemente a través del brevete actualmente hecho público y que en efecto había sido protegido por Google en julio 2007: esta tecnología permite a los robots leer y comprender texto colocado en imágenes y videos. El resultado es que este sistema permitirá a Google incluir en el índice de las búsquedas texto colocado en las imágenes y los videos, lo que no era posible hasta ahora. Será notablemente el caso a través de Google Maps Street View. Este sistema permitirá acceder (Google Book Search) en un contexto cartografiado y localizado a los libros Google disponibles, así como a los documentos YouTube, Flickr y otros más

La constatación es clara: las imágenes digitales pueden incluir un gran número de contenidos de todo tipo: paisajes y escenas urbanas, personajes y objetos. Nos imaginamos el alcance pedagógico de esta posibilidad, todos los usos cotidianos derivados de las actividades culturales o comerciales. Como lo señalan los dos científicos que son el origen de este avance tecnológico - Luc Vincent et Adrian Ulges, han pensado también en el enriquecimiento de todos los contenidos geolocalizables (escenas de calles históricas, textos nacidos en contextos geográficos determinados: la utilización para las nuevas formas de turismo sobre las que trabajamos actualmente se muestran así ser considerables
El web semántico y todas las aplicaciones que serán las de 2008 las del web 3 encontrarán también un campo de desarrollo considerable a través de esta asociación más intima de textos y de imágenes y del enriquecimiento de los datos localizados a través de las imágenes. Una nueva etapa se anuncia - en una historia ya demi-milenaria - de correlaciones entre las imágenes y los textos…

Han dicho ustedes «mobiquité» “móvil-ubicuidad”?


L’ATAWADAC, la lengua del mañana
Sinceramente no les aconsejo, amigos lectores, la lectura de esta esquela si no se han curado de los efectos colaterales de las actividades festivas de estos últimos días.
Heme aquí en efecto que el amigo Dalloz festeja el paso del año inventando una palabra, y además ésta es el resultado de la consecuencia de un acrónimo! Una manera original de contribuir a crear el futuro: es, por otro lado, el pasatiempo favorito de numerosos de nuestros contemporáneos: hemos pensado en publicar un diccionario de palabras del año en curso, ya que los próximos meses nos parecen deberán ser muy fecundos… El caso es de disponer de un pequeño condensado de “fast news” (breves novedades) para las cenas mundanas… (Los anglicismos de todo tipo han sido siempre mis cabezas de turco semánticos, ustedes me perdonarán, no es así Jean-Michel Billaut!).

Define así lo que llama «la importancia creciente de la mobicuidad» (movilidad + ubicuidad) de la manera siguiente: «el consumidor quiere acceder al servicio que necesita cuando lo desea, en cualquier sitio que se encuentre y con el equipo del que disponga. Este equipo puede ser un ordenador, un televisor, un teléfono, un organizador electrónico (PDA), una cónsola de juego multimedia… Entramos por fin en la era del ATAWAD (AnyTime, AnyWhere, Any Device)».
Por qué no? Sin embargo falta lo esencial: «any content» (cualquier contenido necesario)! Seguro el acrónimo - si usted se empeña - será todavía más desagradable (con l’ATAWADAC!…, pero he ahí el “quid” esencial de una sociedad del conocimiento a través de lo que algunos designarían por el acceso más preservativo y omi-presentemente posible a la “inmaterialidad pública”… Dicho de otro modo, disponer, en el seno de un entorno, donde los objetos comunicantes se reconocen y se localizan automáticamente entre ellos, de referencias, estudios y análisis utilizados por las instituciones públicas y producidas por ellas - condición primera, que como todos estaremos de acuerdo, de reales debates y de una transparencia digna de ese nombre - El patrimonio inmaterial representa de hecho, en el sentido jurídico, el conjunto del patrimonio constituido por las informaciones y conocimientos detenidos por una organización, empresa, administración o colectividad territorial. Ese capital inmaterial no sólo puede ser la referencia primera de todos nuestros juicios, es igualmente a ese contenido que conviene en primer lugar tener acceso de inmediato. Nos olvidamos a veces de lo esencial!

Ya les había prevenido…

1/06/2008

L’Empire de l’intelligence : le Japon comme société de la connaissance

Une telle formulation nous est suggérée par le récent ouvrage publié sous la direction de Jean-François Sabouret : «L’Empire de l’intelligence», publié à la fin de l’année dernière aux Editions du CNRS, ouvrage dont l’ultime chapitre dû à Alain-Marc Rieu analyse «le Japon comme société de la connaissance». Professeur à Lyon, l’auteur d’un précédent ouvrage sur «Savoir et pouvoir dans la modernisation du Japon» souhaite ainsi montrer qu’au Japon ce phénomène est plus large et plus profond que ce que l’on entend communément par « économie de la connaissance ».
Un territoire doit savoir évaluer la «situation épistémique» dans laquelle il se trouve.
Il y a de cela un quart de siècle, souligne l’auteur, le Japon avait su mettre en place un agencement institutionnel, des méthodes et des organismes lui ayant permis de transformer les connaissances disponibles en une technologie générique, en nouvelles industries et nouveaux produits.Il se trouvait ainsi en avance par rapport à la quasi-totalité des autres pays nullement dans la production de connaissances, mais dans leur assimilation et leur acquisition : une véritable machine à innover avait ainsi été mise en place! Paradoxalement, certaines régions plus intensément productrices de connaissance ne surent ainsi évaluer la « situation épistémique » dans laquelle ils se trouvaient : le savent-ils d’ailleurs vraiment aujourd’hui ?
Où l’on parle de kagakugijutsu !
Jean-François Sabouret dirige le Réseau Asie, préfiguration de l’Institut des Mondes Asiatiques au travers notamment de «MedAsiaNet». Il le rappelle à loisir : il n’y a pas dans l’horizon culturel japonais la même différenciation qu’en Occident entre episteme et techne. On parle ainsi couramment de «science technologie», de « kagakugijutsu» : «comprendre le mécanisme d’un objet et de là remonter aux idées qui ont présidé à sa création est tout aussi important (sinon plus) pour un Japonais que de s’installer dans un ciel à idées et de «dire le monde» à partir de là en descendant en quelque sorte dans le monde des applications et du tangible». Un «homo technophilus» en quelque sorte...
Le territoire japonais se fit ainsi «plate-forme de la création et d’exploitation de la connaissance» et son vécu «une culture de l’éphémère et du transitoire» : cette nécessité de devoir mettre en cause toute chose matérielle a incontestablement conduit à développer une vraie déclinaison temporelle de l’éphémère à la manière de la transition des saisons dont on sait quelle fait partie des événements les plus attendus d’une population même largement urbanisée au point qu’une surface de vente ne compte pas moins de quatre-vingt dix dates pour des promotions particulières essentiellement liées au calendrier. Une rythmique temporelle dont on peut penser qu’elle est relativement favorable à la gestion et à la structuration des savoirs - le débat en tout cas est ouvert ! -.
Le keitai denwa, appendice du Nippo-sapiens
On connaît le suivi des innovations japonaises auquel se livre régulièrement Karine Poupée, aux articles de laquelle nous nous sommes souvent référés. Son analyse de la genèse du téléphone mobile comme «clef d’or», «concierge», voire «assistant de vie» des japonais illustre particulièrement bien de tels mécanismes, mais aussi les ambitions et les défis qu’ils traduisent: tout cela ne fait que conforter naturellement les analyses évoquées précédemment.
La transformation depuis les années 1980 du rôle, du statut et de l’organisation du savoir dans les sociétés industrielles, si elle est essentielle au Japon, n’en est pas moins ainsi aujourd’hui omni-présente par exemple dans les réflexions sur le positionnement actuel et futur de la Chine dans cette évolution, ceci au travers notamment de ses racines confucéennes. Un secret de l’Asie par rapport à celui de l’Occident tel qu’analysé dans ses paradigmes de croyance et de pensée par David Cosandey auquel nous nous référions précédemment? Une analyse en tout cas où la sociologie aurait la place que celui-ci confère à la géographie. Un tel énoncé en réalité n’est-il pas à lui tout seul une image de la profonde rupture que manifeste nos nouvelles perceptions d’une économie et d’une société basée sur le savoir?