Laura Garcia Vitoria

Territorios del conocimiento/Territoires de la connaissance Sociedad del conocimiento/Société de la connaissance : les regards sur l'identité personnelle et professionnelle dans la société de la connaissance

11/19/2009

Le Futur du cyber-achat:

LE MONDE CLIQUABLE

Le cyber-achat de demain - que nous aurions à évoquer au sein de notre atelier sur l’e-commerce au sein de la Journée des Territoires de Demain le 24 novembre 2009 - nous place d’une certaine manière devant les portes du Temple de Janus, avec d’un côté des perspectives technologiques mais aussi culturelles qui sont sur le point de le transformer radicalement, avec notamment une véritable intégration du virtuel au réel. D’un autre côté néanmoins, il est un autre monde qui a fait récemment la couverture du magazine "L’Expansion", dans sa livraison de novembre 2009 dont le titre était tout sauf ambigu : «Les nouveaux pirates de l’économie». Celui-ci ne porte en réalité aucune atteinte aux horizons ouverts par le premier, il nous conduit tout simplement à toujours adopter des attitudes pragmatiques. On se limitera ici aux horizons technologiques.

L’essentiel du cyber-achat de demain se fera à l’évidence au travers d’un réel devenu cliquable. On sait tous effet que la réalité augmentée permet de superposer en temps réel un modèle virtuel à notre perception de la réalité. Pierre Vandeginste, dans La Recherche / Le Monde de novembre-décembre 2009, vient d’esquisser une première liste des outils aujourd’hui déjà à notre disposition. On suivra ici son cheminement en en soulignant les projections potentielles.

Un premier exemple est celui du logiciel Layar de SPRXmobile qui transforme le téléphone mobile en une sorte de loupe et qui permet de regarder la ville à travers l’écran comme pour en faire une photographie. Mais par-dessus la réalité, on voit apparaître surtout des étiquettes désignant des offres (pour trouver des services, immobiliers par exemple). Mobilizy de Wikitude en Autriche va dans le même sens, en indiquant par exemple des heures d’ouverture. Plus intéressant encore, au Japon, Sekaï-Camera de Tonchidot permet des échanges d’avis sur les boutiques… Au Japon toujours, SREngine de Sein Kanemura livre de même des informations sur les magasins qu’il repère.

C’est bien ainsi une réalité mixte qui peut accompagner le cyber-achat au travers de multiples manières de fusionner les mondes physiques et virtuels. Un chercheur du Laboratoire de Recherche Informatique d’Orsay, Wendy Mackay, formule ainsi les horizons prospectifs dans lesquels s’insère tout un pan du cyber-achat, au-delà du simple et banal achat en ligne - : «informer le monde réel et utiliser le monde réel pour informer».

Quant aux agents virtuels intelligents et multilingues pour répondre aux questions des internautes s’appuient sur trois briques technologiques:
1. Une interface (avatar du personnage) qui permet de communiquer avec l’internaute
2. Un système de traitement du langage naturel qui permet d’extraire le sens de la phrase en analysant sa syntaxe et sa sémantique
3. Un gestionnaire de conversation qui s’appuie sur un arbre de décision.

11/07/2009

Une nouvelle ingénierie financière pour repenser le développement


Nous le disions dans un précédent appel : il faut très vite réfléchir tous ensemble sur des solutions innovantes de financement du développement.
Pour cela, l’essentiel est clairement établi : il est impératif de faciliter le partage des connaissances et les retours d’expériences au travers du transfert de savoir-faire.
Notre Communauté d’Innovation et de Connaissances entend ainsi être aussi une communauté de développement accompagnant de tels transferts afin de donner naissance à de nouveaux flux financiers. Le financement du développement de demain est en effet destiné à relever d’une ingénierie complexe avant tout basée sur des avancées technologiques et encore davantage sur des innovations institutionnelles, ceci pour des projets relevant avant tout de la créativité et de l’innovation.

L’exemple le plus intéressant réside ainsi dans des instruments de prêts flexibles pouvant prévoir une bonification des taux d’intérêt et des durées des prêts si des résultats spécifiques en termes de développement sont atteints, liant pour la même la dépense aux résultats obtenus : il est important avant tout aujourd’hui que les acteurs du secteur public et surtout les collectivités territoriales aillent dans ce sens au travers d’indicateurs mesurables de résultats. Mais il en est de même pour l’encouragement des investissements des entreprises dont souvent l’impact en termes de stimulation de la croissance n’apparaît guère - et cela est encore plus vrai pour les PME -.

Une telle incitation à la mise en valeur des résultats du développement constitue ainsi à son tour un vecteur majeur pour l’ingénierie financière au travers de la généralisation de la prise en compte des paramètres d’innovation.

Notre accompagnement de la création de Living Labs va dans ce sens au travers de l’association au projet de tous les organismes intéressés, et avant tout les entreprises innovantes et les futurs utilisateurs de leurs produits et services. Les mécanismes financiers sont ainsi directement issus de ces nouvelles modalités de coopétition, de co-création et de co-innovation.

Par ailleurs, le potentiel d’extension et de généralisation peut être considérable, au travers de l’établissement d’un lien direct entre l’ingénierie des espaces d’innovation portée par une communauté de connaissances et l’ingénierie financière. Un nouvel horizon en tout cas pour nos stratégies de développement.

11/06/2009

Les derniers soubresauts du charity business


Dans ce blog consacré aux multiples facettes de l’économie du savoir, il en est une plus gênante que les autres, plus troublante aussi tant sur le plan économique que sur le plan humain. Entendons-nous bien : il ne s’agit pas ici de revenir sur les résultats réels de quelques grandes structures internationales dont les normes et les références pourront toujours être discutées. Il s’agit ici du petit commerce de charité où s’affiche autant d’hypocrisie que de perversité scientifique.

L’image même de l’ignorance et souvent du mensonge se fait dès lors l’incarnation même de l’ancienne économie que nous sommes heureusement en train de quitter, celle d’une sorte d’esclavagisme inlassablement décliné : des stagiaires abusés sur l’impact de leur apport bénévole, des hommes et des femmes à qui l’on transfère des savoir-faire dépassés - et plus encore des références d’un autre temps -, sans que l’on sache toujours bien ce qui relève de la cécité intellectuelle ou de l’hypocrisie du discours.

Mais il y a plus grave: l’abus de l’instrumentalisation de chercheurs qui trouvent là, de manière souvent bien compréhensible, l’occasion de se rassurer sur la mise en œuvre concrète de leurs recherches, acceptant par là-même que l’on cite leur laboratoire, leur institut et même leur université.

L’ignorance est une chose, le développement de porteurs de savoirs en est une autre : il est important d’alerter aujourd’hui nos collègues sur ce point afin que des associations pseudo-caritatives arrêtent de les citer dans des demandes de subsides sans objet.

Il est tout aussi important de demander aux villes et collectivités territoriales d’arrêter des soutiens dont les bénéficiaires ne verront pas grand-chose, car destinés majoritairement aux rémunérations de soi-disants bienfaiteurs qui n’omettent jamais par ailleurs d’être présents dans les grands colloques internationaux pour vanter eux-mêmes leurs propres mérites de voyageurs planétaires, à grand renfort d’opacité et de bavardage méthodologique.


D’importants acteurs en la matière - eux aussi persuadés de la nécessité d’indispensables changements en la matière - proposent d’accueillir et de mettre en œuvre de tels modèles financiers et les projets de partenariats qui leur sont intimement liés. Un défi de plus donc pour construire une vraie société de la connaissance!

11/01/2009

Sept questions pour la construction de la société de la connaissance de demain

Nous parlons d’e-democracie, nous évoquons les contours d’une e-politique nouvelle, nous distribuons même des prix en la matière. Cette actualité et bien d’autres en Europe nous amenent à reformuler certains questionements. Il ne s’agit pas de se faire l’écho de propos négatifs et sans enjeux, mais au contraire de nous amener à prendre un peu de recul et de reformuler quelques anciens concepts.

1. Quel statut pour l’homo politicus? Un magistrat a ainsi dit «Nous ne regardions pas par-dessus votre épaule, mais vous êtes le point d’entrée des listings volés et le point de sortie des listings falsifiés… entre le point d’entrée et le point de sortie, que s’est-il passé?» (La Tribune, 27 octobre 2009). Ou encore de bonnes âmes ont déclaré : «Pourquoi poursuivre des hommes politiques sur des affaires… Ils méritent d’être tranquilles». (France 24, 30 septembre 2009).
2. Quel statut de manière plus générale pour la représentation du citoyen à l’ère du numérique?
3. A l’heure de l’émergence d’une écononomie du savoir, est-il pertinent de confier tous les dossiers, au demeurant de plus en plus complexes, au seul pouvoir politique, alors que nous avons aujoud’hui des outils pour faire bien mieux et associer à la décision tous les porteurs de compétences?
4. Au fond, qu’est ce qu’«incarner un électorat», le cas échéant «avec grandeur»?
5. Faut-il pour cela d’autres compensations, voire fermer les yeux sur tous les petits arrangements qui peuvent en découler, fussent-ils secret d’Etat?
6. On a pu à ce sujet citer la phrase de Flaubert: «il ne faut pas toucher aux idoles, la dorure en reste aux mains». Vous avez dit «idoles»? N’est-ce pas d’ailleurs le moment de se débarraser des fausses pseudo-idoles?
7. Qu’et-ce que ternir une image? N’est pas précisément le manque de transparence qui la dénature le plus?

Voici quelques questionnements simples, voir élémentaires, qu’il convient aujourd’hui de se poser devant la démultiplication des inculpations en tous genres et devant la réécriture de certains chapitres de notre passé collectif. «Liberté égalité et TRANSPARENCE ne devrait-elle pas être à l’avenir la devise d’une société basée sur l’économie de la connaissance!